Agadir Tigida, près de Boutrouch (Anti-Atlas)

Sur ce haut plateau déboisé de l’Anti-Atlas occidental, dans la Commune de Boutrouch, les attractions ne manquent pas, même sil elles demeurent fort largement méconnues du grand public et des agences de voyage.

Ce n’est certes pas le plus beau des agadirs (igoudar, pour être correct au pluriel !), mais il est notable à plus d’un titre.
Pour son histoire, tout d’abord, ou plutôt son absence d’histoire, aucun écrit n’ayant apparemment été retrouvé sur le sujet. Le bouche à oreille local garde le souvenir de sa destruction en 1899, lors d’une attaque par le Caïd d’Aha. La bataille dura trois jours et l’ennemi détruisit tout.

Cet agadir servait de grenier collectif pour la grande tribu local des Ait Moussa. Il abritait notamment un grand nombre de ruchers, raconte Jamaa Harbouch, originaire des lieux et membre de l’association culturelle de Boutrouch.

En 2012, l’association locale, sous la dynamique de Lahoussaine et de Jamaa, est parvenue, avec le soutien du Ministère de la Culture, de restaurer l’ouvrage en partie.
Des subsides restent encore attendus pour poursuivre la remise en état. De même qu’une demande de classement au patrimoine national est à l’étude, comme pour des centaines d’autres igoudar.

De l’autre côté de la gorge, là où coulait autrefois un ruisseau, le vieux village a encore fière allure. Une promenade facile permet de noter tous ces détails typiques de l’architecture berbère. Une seule maison reste occupée, le reste de la population ayant construit plus en amont à quelques centaines de mètres de là.








Juste avant l’agadir et le vieux village se dresse la vieille mosquée, qui selon Jamaa constituait un bel ouvrage en pierre sèche, en harmonie totale avec les autres bâtiments du lieu. Une récente décision malheureuse de crépir et peindre d’une couleur rouge vif la mosquée choquera le visiteur. L’absurdité est à son comble lorsque l’on sait qu’une seule personne fréquente encore assidûment cet endroit…
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