Agadir Saïssid

Des dizaines de fois je suis passé à côté, sur la route d’Agadir à Tafraoute, un peu après Aït Baha, mais sans jamais m’arrêter. Pressentant toutefois quelque site remarquable dans le cadre grandiose du nord-ouest accidenté de l’Anti-Atlas.

En quittant la route au point N 30°03,55’/E 09°04,88′, l’on accède par une piste souvent bétonnée à ce qui devait être une tour de guet, à des citernes, à des aires de battage de l’orge et enfin au village en ruine. L’agadir se trouve un peu plus loin sur un piton rocheux, majestueux.

Dans le village, seule subsiste encore intacte une grosse demeure de caïd restaurée avant la fin du temps du Protectorat, comme en atteste la date de l’hégire figurant sur la façade. En face la grosse bâtisse qui, selon les informations reprises dans le Guide Gandini Tomme VII, abritait le Bureau des Affaires Indigènes tombe littéralement en ruine.

Le reste du douar d’Aguelmous n’est plus qu’ombre et poussière comme en attestent les photos suivantes, les habitants, privés d’eau, ayant migré dans la vallée en contrebas.

Edifié au début du XIXè siècle par la tribu des Aït Mzal, l’agadir Saïssid abritait une soixante de greniers sur trois étages. Si l’extérieur est encore imposant et en relatif bon état, l’intérieur est fortement dégradé.

Y erre régulièrement l’un des derniers habitants qui pousse sa promenade de santé quotidienne jusque-là, tout empreint de nostalgie.

Cet agadir a fait la couverture de l’atlas d’Herbert Popp sur ‘Les agadirs de l’Anti-Atlas occidental’.

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Commentaires

  1. Merci pour le partage, on espère que la récente tentative d’inscription des Agadirs comme patrimoine mondiale auprès de l’UNESCO sauvera ce qui reste de ce patrimoine très riche en enseignements sur la frugalité de vivre et l’économie de peu.